La voix et le zen

« …notre propre voix est le meilleur appareil dont nous disposons pour contrôler notre état intérieur et détecter nos attitudes erronées. Par elle se manifeste chaque humeur, chaque disposition d’un être et la mesure de sa transparence.  Apprendre à l’écouter, à s’en servir comme d’un miroir de vérité, offre un moyen irremplaçable de se connaître et de s’exercer sur le chemin. »

HARA [1]

« …notre propre voix est le meilleur appareil dont nous disposons pour contrôler notre état intérieur et détecter nos attitudes erronées. Par elle se manifeste chaque humeur, chaque disposition d’un être et la mesure de sa transparence.  Apprendre à l’écouter, à s’en servir comme d’un miroir de vérité, offre un moyen irremplaçable de se connaître et de s’exercer sur le chemin [2]. »

C’est l’expérience que je peux vivre aujourd’hui, à chaque séance de voix.  Que l’exercice soit individuel ou collectif, le déroulement de la séance se passe la plupart du temps en relation directe avec la lecture que les personnes font de Hara, le livre de Dürkheim, devenu   incontournable dans la pratique du travail sur la voix, donc sur le corps et le souffle « libre ».  C’est émouvant de voir et ressentir toutes ces personnes lire un passage « au hasard » dans Hara correspondant à un exercice qu’elles viennent de faire.

Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas pour moi. Après avoir volontairement « forcé » pour respirer jusqu’à l’âge de 20 ans, je vous propose aujourd’hui une expérience innovante où le souffle et la voix peuvent émerger : PneumaCorps – Relaxation et Réorientation Respiratoire Intégrée (RRRI). C’est innovant …pour aujourd’hui.  Dans les faits, c’est une actualisation des connaissances traditionnelles servant de pont avec la médecine moderne; c’est une approche en santé respiratoire intégrative. Cette expérience est la synthèse de mon cheminement personnel (chant, théâtre, sport, yoga, zen) qui se complète par mon expérience professionnelle comme inhalothérapeute (professionnel paramédical au Québec). C’est par cette voie que j’ai cherché un équilibre et un centre d’appui entre la respiration pulmonaire médicale (pathologies pulmonaires) et la respiration naturelle qui concerne la santé et le plein potentiel de l’être dans sa totalité et son unité au monde.

Je fais du mieux que je peux en passant à qui j’enseigne le flambeau de l’évolution que l’on m’a transmis. Je fais un pas de plus et espère aider les suivants à continuer, à aller encore plus loin sur la voie de l’essentiel.

Pratiquer zazen en 2020, c’est s’asseoir en silence et vivre pleinement en silence ( ce qui n’est pas contradictoire comme nous pourrions le penser à première vue). C’est être dans son assiette, en appui dans le bassin. C’est se poser en action, une définition plus juste, selon moi, du concept de relaxation vers une méditation attentive élargie (MAÉ) aux activités quotidiennes.

Pour moi, le Souffle c’est l’Être agissant qui entre en résonance avec tout ce qui vit. Corporellement, c’est une question d’équilibre du corps qui permet, d’instant en instant, d’être libre, du pubis jusqu’aux clavicules, en appui dans le bassin, dans le ventre « énergie du bébé » permettant au diaphragme d’être libre. Cette respiration libérée peut fournir l’énergie nécessaire aux activités de la vie quotidienne afin de favoriser le développement physique et psychique de la personne par des activités plus satisfaisantes.

Les exercices qui laissent les pieds se déposer au sol permettent vocalement de favoriser l’émergence – l’émission – de sons graves et aigus dans la totalité du potentiel de chacun, en s’appuyant – s’enracinant – sur le centre ventre c’est-à-dire le bassin: « L’exercice de la voix nous apprend à l’entendre et à la voir comme le miroir et l’expression de notre propre réalité intérieure du moment. La voix ne ment pas ! Elle trahit toutes les formes sous lesquelles l’homme peut être prisonnier du moi [3]. » http://centre-durckheim.com/BTremblay.html – _edn2#_edn2

L’objectif final est de permettre à chaque participant de prendre conscience de ce qui ne doit pas être, et, par des exercices simples, de rendre la personne la plus autonome possible sur sa « propre » voie, en laissant émerger ce qui doit être, le soi.

[1] DÜRCKHEIM, K.G., HARA Centre vital de l’homme, Le Courrier du Livre, Paris, 1974, 14 e

édition, 254. p.

[2] DÜRCKHEIM, K.G., Méditer, Le Courrier du Livre, Paris, 1978, p.171

[3] http://centre-durckheim.com/BTremblay.html – _ednref2#_ednref2 CASTERMANE, Jacques, Mes leçons avec Graf Dürckheim, mai 1971.

Exercices initiatiques dans la psychothérapie De K. G. Durckheim