Zen et yoga

La respiration est la fonction de base, sacrée, de la vie humaine. La personne qui respecte ses limites doit se préoccuper de cette fonction automatique pour maintenir son équilibre-santé à un niveau optimal tout au long de sa vie.

En ce début du 21 e siècle, de nombreux facteurs de stress viennent fortement déséquilibrer la fonction respiratoire. Dans ce contexte, de plus en plus de gens se tournent avec raison vers des approches traditionnelles ou orientales comme le zen, le yoga, le tai chi, le chin dai, le Qi Gong, la méditation, etc.

Le problème que j’ai observé en pratiquant moi-même ces approches (notamment en enseignant à des professeurs de yoga puis dans un centre zen), c’est qu’il est préférable d’avoir le souffle le plus libre possible AVANT DE LES PRATIQUER. De nombreuses personnes, qui ne retirent pas tous les bienfaits attendus du yoga, me posent des questions à ce sujet.

Vu le stress chronique qui sévit aujourd’hui, dont on ne tient que rarement compte, la même constatation vaut pour toutes les disciplines et arts martiaux. Certes, de plus en plus d’enseignants en tiennent compte. Par exemple, le travail de libération du souffle permet de relâcher le bassin sans effort avant de pratiquer le tai chi ou le Qi Gong, ce qui permet un mouvement plus naturel, nécessitant moins d’effort.

Après un long travail sur la question, j’ai pu observer que ceux qui libéraient leur souffle avant de pratiquer une discipline « orientale » en retirait de plus grands bénéfices à court terme et ressentaient moins d’effets négatifs à plus ou moins long terme. J’ai mesuré à l’aide des volumes pulmonaires cet état de bien-être supérieur qui se rapproche de l’état de relaxation fondamental (CRF en langage médical).

Comme l’écrit K.G. Dürckheim, c’est peut-être là une « nouvelle perspective aux méthodes de relaxation », pourvu que ceux qui l’enseignent s’ouvrent à leur Être essentiel.  Il est possible d’apprendre à se poser pour atteindre cet état fondamental et global de relaxation par la RRRI.

« C’est peut-être aussi comme l’Eutonie qui travaille sur le ressenti intérieur et corporel.  C’est peut-être aussi une forme de physiothérapie de la personne qu’il faudrait adjoindre à la méditation [1]. » C’est aussi ma compréhension des choses, celle à laquelle m’ont conduit mon expérience et mes connaissances vers une évolution transgénérationnelle.

J’ai observé enfin qu’il était possible de combiner la méditation en silence, sans objet et dans l’immobilité (se poser), avec certains exercices se rapprochant du yoga pour expirer à fond et aller chercher une inspiration maximale.  Il en résulte une méditation active élargie (MAÉ) amenant des transformations encore plus probantes, où chacune des techniques correspond bien aux différentes parties des volumes pulmonaires que l’on mesure en médecine contemporaine.

Voici une constatation que traditions naturelles et connaissances scientifiques peuvent être compatibles sous certaines conditions comme le souligne Dürckheim : « C’est le domaine du bon sens, mais aussi celui des connaissances scientifiques pour autant que celles-ci ne dépassent pas les limites de la « conscience naturelle ». [1]

[1] Dürckheim, K.G., HARA, Le Courrier du Livre, Paris, 1974, 3e édition, p. 70