La voix et le ressenti

Que ce soit individuellement ou en groupe, l’exercice de la voix offre un moment privilégié pour observer et ressentir le mouvement respiratoire, les pensées, les émotions en lien avec la voix.

Que ce soit individuellement ou en groupe, l’exercice de la voix offre un moment privilégié pour observer et ressentir le mouvement respiratoire, les pensées, les émotions en lien avec la voix.

La point de départ consiste en une observation neutre et « normale » : entendre et accepter sa voix, sans jugement, telle qu’elle est émise. Il s’agit de ressentir comment la respiration s’est faite avec le corps avant d’émettre la voix (son ou lecture à voix haute). Chaque son émis correspondra à une respiration ou à une posture plus ou moins adéquate.

Certaines personnes ressentent bien leur corps et leur respiration. Le ressenti ne correspond pas toujours à la réalité observée de l’extérieur. C’est le rôle de l’accompagnant de refléter la réalité qu’il voit et entend. Il peut utiliser le toucher, un miroir, une photo ou une vidéo.

Par exemple, il arrive que des gens ressentent leurs épaules au même niveau alors que, dans les faits, l’une est plus basse que l’autre.  Cette perception peut être surprenante pour certains. Si on ne perçoit pas les choses telles quelles sont, nous serons portés à faire l’opposé de ce qui est juste en croyant « bien faire ». Cela se voit dans la confusion que ressentent des personnes au point de vue physique, psychique et social.

L’exploration se poursuit par une alternance entre production de sons soutenus par un clavier, des exercices de rééquilibration ou des mobilisations effectués par l’accompagnant. Ceux-ci sont stoppés dès l’apparition d’une résistance musculaire. Une nouvelle prise de conscience et une acceptation se fait. Il peut aussi y avoir une brève réaction émotionnelle normale, tristesse, colère ou joie par exemple, car une libération, une transformation s’est faite.

Le plus important est de comprendre qu’il faut d’abord accepter les petits défauts (asynergies respiratoires), d’en prendre conscience et de valoriser les améliorations (même minimes) qui apparaissent lors d’un exercice. Cette alternance entre limite et amélioration, en plusieurs étapes, est gage d’un processus de transformation bienveillant et réconfortant.

La prise de conscience d’une résistance par le participant permet souvent de faire un lien avec un comportement « résistant » qui se développe dans les activités de la vie quotidiennes. Cette approche a pour but de mettre progressivement fin à certains vécus issus du passé, en les acceptant et en les transformant en comportements adéquats pour se sentir vivant, vibrant.

Le processus se fait donc dans le respect des forces et des limites de chacun.

Au fur et à mesure des exercices, la voix se modifie, devient plus adéquate, et une résonance nouvelle s’installe. Le « corps-instrument » est rééquilibré, accordé avec la globalité de l’être et son rapport au monde.