La RRRI, les soins palliatifs et de fin de vie

« Rendre l’âme », « lâcher le dernier souffle » et « expirer » sont des expressions populaires. La question qui se pose ici est de savoir comment sera « rendu » ce dernier souffle ? Quelle sera notre qualité de vie, nos états d’âme jusqu’à cette étape finale ? 

« La familiarité avec la mort n’existe plus… et on n’a pas le souffle pour une réflexion. Nous n’avons même pas le souffle pour un dernier souffle [1]. [F1] »

La question des soins palliatifs et de fin de vie est complexe. La philosophie sous-jacente à ces soins varie beaucoup d’une personne à l’autre. Nous remarquons qu’il y a un intérêt grandissant à leur endroit, qu’ils sont en plein développement, sans doute pour donner du sens à la vie.

« Rendre l’âme », « lâcher le dernier souffle » et « expirer » sont des expressions populaires. La question qui se pose ici est de savoir comment sera « rendu » ce dernier souffle ? Quelle sera notre qualité de vie, nos états d’âme jusqu’à cette étape finale ?

La population en général et le personnel médical sont souvent mal à l’aise avec cette question. Chaque situation est unique. Nous vivons dans un contexte où nous essayons de repousser la mort le plus loin possible, de souffrir le moins possible. S’ajoute à cela la peur d’étouffer, qui touche beaucoup de gens. Personne ne devrait souffrir.  Cette période doit devenir un moment de plénitude, de sérénité intérieure.

PneumaCorps – RRRI  est un ensemble de techniques favorisant la  libération de la capacité inspiratoire.  Son enseignement permet à toute l’équipe multidisciplinaire d’avoir une approche optimale et cohérente entre les soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie médicalisée.

Comme la respiration est la base de la vie, de la première inspiration à la dernière expiration, il est essentiel de maintenir cette fonction libre jusqu’à la toute fin. Le travail de la biomécanique respiratoire, grâce au toucher relationnel réconfortant adapté, peut largement contribuer à diminuer l’anxiété, à diminuer les efforts respiratoires et la souffrance physique, émotionnelle et spirituelle causée par les râles souvent présents.

Grâce à cette dimension relationnelle qu’apportent les mobilisations (le toucher), la RRRI apporte un soutien psychologique aux patients, à leur famille ou à leur l’entourage immédiat.

La RRRI favorise l’enseignement de techniques simples et efficaces aux membres de la famille ou aux accompagnateurs en fin de vie.  Elle favorise ainsi une meilleure communication entre le personnel soignant, le patient et la famille, tout en redonnant plus d’autonomie à ces derniers.  En permettant aux membres de la famille de participer activement à cette étape de vie, celle-ci se sent moins impuissante face à la situation, ce qui est souvent une source supplémentaire de mieux-être et de sérénité pour tous.

Comme beaucoup d’intervenants qui accompagnent les personnes en fin de vie avec la RRRI, des proches de patients décédés nous ont souvent rapporté avec étonnement que ceux-ci étaient « morts » dignement, sereinement et sans étouffer. Que voilà une belle contribution à une étape si importante de la vie.  Serait-ce cela, mourir en santé ?

[1] Le Devoir, 18 mars 2005