La respiration et la voix

« Et quand nous chantons les psaumes, tenons-nous de telle sorte que notre esprit soit d’accord avec notre voix [1]. »

La voix est un moyen de communication important pour chacun de nous.  Encore plus pour ceux qui l’utilisent professionnellement comme les comédiens, les chanteurs, les enseignants et les orateurs.

Il y a plusieurs façons d’exercer la voix. Poser la voix, c’est se poser dans le bassin pour respirer librement : la voix vient du souffle.  La voix se prépare tout d’abord par une expiration souple suivie d’une inspiration appuyée dans le bassin : bas ventre, sacrum, périnée.  La voix représente l’expression de notre liberté intérieure, du lien avec le sacré en soi. Elle traduit la relation qu’il y a entre la respiration, la posture et l’équilibre du corps. On peut ainsi dire que le corps est un instrument qui, une fois accordé (corps, âme, esprit et vécu), permet d’émettre la voix.

Personne ne chante faux ! Une voix dite « fausse » est la voix d’un corps « désaccordé », dont l’équilibre forcé est maintenu par un excès ou une insuffisance de tensions. Ce symptôme est largement dû au stress chronique.

L’exercice et la voix

Exercer sa voix, c’est vivre une expérience au cours de laquelle la voix reflète un état d’âme (physique, mental, émotionnel et social) à un moment précis ; c’est contacter dans le silence la partie de l’âme prisonnière du moi, pour laisser émerger l’Être essentiel, le soi, pour le libérer dans une action juste ;  c’est passer d’un état d’équilibre plus ou moins forcé à un état plus sain, plus détendu ; c’est s’écouter, se ressentir, se voir et s’accepter tel que l’on est sur le chemin de la transformation; par résonance, ainsi que par un mouvement de va-et-vient de la pensée, c’est écouter l’autre, le ressentir, le voir et l’accepter tel qu’il est.

Par une prise de conscience des tensions du moi ─ l’excès de stress ─, que ce soit couché, assis, debout ou à la marche, l’accompagnant vous oriente vers l’émancipation par des mouvements simples. Cet exercice « chanté » se fait au piano, sur la voyelle « a » qui représente symboliquement le moi\soi libre d’actions sociales avec le corps, le mental et l’émotionnel. Nous pouvons émettre la voyelle « a » à partir de ce que nous sommes (point de départ) vers un potentiel de plus en plus libre de 3 octaves. Suite aux prises de conscience de ce travail, il reste à l’intégrer progressivement dans nos relations quotidiennes. Pour moi, cela représente l’exercitium ad integrum de Durckheim dans son livre Hara, là où chaque participant, grâce à des exercices individualisés, seul ou au contact d’un groupe, peut retrouver une voix libre associée à une liberté sociale qui a du sens.

Depuis quelques années, j’ai observé la difficulté grandissante pour les femmes d’émettre la voyelle « a » dans les notes aigues, et pour les hommes d’émettre la même voyelle dans les graves. Ces dernières nous supportent et nous orientent vers l’extérieur alors que les aigues expriment la mise en action dans nos activités quotidiennes, d’instant en instant.

L’exercice de la voix favorise la dissociation des blocs de tensions, puis la réunification et

l’équilibration saine (plutôt que l’opposition) des principes masculin et féminin propres à chacun. Il permet de retrouver l’équilibre entre la droite et la gauche, l’avant et l’arrière, le haut et le bas du corps. L’exercice de la voix, c’est une base essentielle pour apprendre à laisser les pieds se poser sur le sol et à avancer librement, pas à pas, où chacun d’entre eux est la voie individuelle vers la transformation de l’Être, commun à tous.  Nous devons nous rapporter à la biomécanique respiratoire pour comprendre comment la rééquilibration entre les yeux, la mâchoire, les épaules et le bassin permet d’être à la fois plus solide et plus souple au sol, tout en libérant la capacité respiratoire.

S’il est souhaitable d’évaluer sans effort la capacité respiratoire par spirométrie (volume courant, volume de réserve expiratoire et capacité vitale lente, qui mesure le potentiel disponible pour chacun, il est aussi possible « d’entendre » cette capacité respiratoire lorsqu’elle est émise librement.

Les tensions chroniques étouffent la voix et mettent de la pression sur les cordes vocales.  Il est préférable d’équilibrer le corps pour éviter les problèmes de cordes vocales.

C’est ce que propose la méthode PneumaCorps : entendre sa voix intérieure, l’accorder note par note, tension par tension, à l’aide d’exercices simples.

La libération de l’expiration et de l’inspiration permet de libérer la voix afin de l’utiliser dans la vie quotidienne avec moins de fatigue, plus d’aisance et de satisfaction.

Les séances d’exercices de la voix vous sont proposées sous deux formes complémentaires afin de développer votre plein potentiel, à l’intérieur de vos limites :

1. Les séances individuelles où nous apprenons d’abord à être soi-même, à s’accepter tel que l’on est.

2. Les séances de groupe où l’utilisation de la résonance du groupe accompagne et soutient l’expression individuelle de la voix vers une résonance de plus en plus équilibrée. 

L’exercice collectif permet à chacun de trouver sa juste place à l’intérieur d’un groupe. Il nous permet d’accepter les autres tels qu’ils sont.

Accepter sa voix est le premier pas pour l’améliorer!

[1] Saint Benoît, Vie et Règle de saint Benoît, Montréal, Médiaspaul, 2007, ch.19, verset 7, p.172.