La respiration abdominale

La respiration abdominale n’a rien à voir avec l’action de gonfler le ventre à l’inspiration (pas plus que de gonfler le ventre sans que le haut du thorax bouge) et de le rentrer à l’expiration (rentrer le ventre peut faire gonfler le haut du thorax et empêcher l’air de sortir). À tort ou à raison, plusieurs l’adoptent sans réellement en comprendre le sens véritable; une mode.

La respiration abdominale consiste, extérieurement, en une respiration complète du tronc et intérieurement à un volume pulmonaire qui réponds aux besoins. Elle est appuyée dans le bassin et le sacrum qui libère le sternum, la résonance du cœur. Elle signifie un contact avec le « ventre énergétique du bébé ou ventre du pratiquant en orientales énergétiques, par exemple le hara. Notez bien que c’est la base du tronc qui prend le plus d’expansion en fin d’inspiration par l’augmentation du volume pulmonaire du bas du dos (dorso-lombaire).

La respiration abdominale n’a rien à voir avec l’action de gonfler le ventre à l’inspiration (pas plus que de gonfler le ventre sans que le haut du thorax bouge) et de le rentrer à l’expiration (rentrer le ventre peut faire gonfler le haut du thorax et empêcher l’air de sortir). À tort ou à raison, plusieurs l’adoptent sans réellement en comprendre le sens véritable; une mode.

Elle peut apporter un certain mieux-être à court terme. À plus ou moins long terme, elle peut provoquer différents problèmes posturaux, d’hypoventilation et d’hyperventilation comme le confirment nos observations depuis plus de 40 ans ainsi que celles d’études européennes :

« La respiration abdomino-diaphragmatique [RAD] peut aggraver les synchronismes ventilatoires et provoquer des distorsions thoraciques avec survenue de mouvements respiratoires paradoxaux [1]. » 

« Par ailleurs, la RAD semble augmenter le travail respiratoire et de ce fait diminuer l’efficience ventilatoire et donc, risque d’aggraver la dyspnée chez le patient BPCO [2] sévère. » 

« La plupart des études tendent donc à démontrer que la RAD n’occupe plus de place dans la kinésithérapie de la BPCO [3]. » 

Nous observons que plusieurs personnes abandonnent leur cours de chant, de yoga, de tai chi ou leurs activités sportives car les bienfaits obtenus à court terme s’envolent sans qu’ils ne sachent vraiment pourquoi.  Si vous pratiquez la respiration abdominale, il vaut mieux continuer et prendre graduellement les moyens de revenir à une respiration complète extérieure de tout le tronc avec un volume pulmonaire intérieure répondant à vos besoins quotidiens.

[1] PRÉFAUT C.et G. NINOT, La réhabilitation du malade respiratoire chronique, Paris, Masson, 2009,  p.236   

[2] BPCO ( bronchopneumopathie chronique obstructive) en Europe francophone et MPOC (maladie pulmonaire obstructive chronique au Québec

[3] Idid.